Bonjour Nadège, peux-tu nous expliquer en quoi consiste la préparation mentale et pourquoi elle est importante pour une équipe de niveau national comme la N1 féminine de l’ASCMHB ?
Lorsqu’on parle de sport, on imagine facilement l’entraînement physique, le travail sur la technique et sur les tactiques de match, mais on oublie souvent que le mental est le quatrième pilier à entraîner. En effet, comment être performant.e.s quand on est envahi par le stress, un discours interne paralysant ou quand sa concentration est polluée par un environnement bruyant et hostile ? La préparation mentale est donc un aspect essentiel de la performance sportive, surtout pour une équipe féminine en Nationale 1. Elle englobe un ensemble de techniques et de stratégies visant à optimiser l’état mental, la concentration, la gestion du stress, la motivation, la cohésion du groupe, qui sont autant d’éléments clés pour exceller dans des compétitions exigeantes.

Quelles sont les principales difficultés que rencontrent les joueuses dans leur gestion mentale pendant la saison, et comment les aides-tu à y faire face ?
Les difficultés que l’on rencontre le plus souvent sont l’identification au résultat, qui génère la peur de l’échec et un discours interne négatif, mais aussi la peur du regard des autres, avec la conviction de décevoir l’entourage en cas de mauvais résultat. Quoi de pire que d’imaginer systématiquement que les autres sont meilleur.e.s que soi ou que la solution se trouve dans le surentraînement ? Si on parle de sport collectif, la cohésion d’équipe est aussi essentielle. Travailler sur la communication et la dynamique collective pour renforcer l’esprit de groupe est capital. Pour terminer cette liste non exhaustive, on peut parler de la confiance en soi au sens large : en ses capacités, ses ressources et ses apports au collectif.

Comment adaptes-tu tes séances de préparation mentale en fonction des besoins spécifiques des joueuses ou de l’équipe dans son ensemble ?
Jusqu’à présent, j’ai proposé deux ateliers collectifs aux filles. Le premier a permis de travailler sur les valeurs qu’elles souhaitent défendre dans le handball, mais aussi sur les aspects qui les freinent dans leur développement, comme la charge mentale ou les conflits internes. À la suite de cette première expérience, elles ont choisi leur nom d’équipe. Le deuxième moment ensemble les a invitées à prendre conscience de leur discours interne limitant, mais aussi à lire les compliments adressés par leurs coéquipières. Notre troisième atelier sera construit en fonction d’un besoin spécifique qu’elles auront choisi et exprimé. J’ai également pu être présente sur le banc lors de quelques matchs, et je leur ai apporté mon soutien par des paroles d’encouragement, de réconfort et de gestion du stress et des émotions.